Sommaire
▶️👍 Consultez nos vidéos sur Youtube
🚀 Aidez-nous avec une évaluation Google
Le barrage d’Emosson est un imposant barrage de type voûte dans la commune de Finhaut dans le district de Saint-Maurice en bas Valais. C’est une excellente idée de balade en famille dans de jolis paysages avec l’association possible de nombreuses activités.
Avec celle de la Grande Dixence, l’infrastructure liée au barrage d’Emosson est la plus complexe de Suisse, elle comprend quatre usines de turbinage dont deux également de pompage, des collecteurs de plus de 40 km de longueur, une usine de pompage-turbinage, des structures en France et en Suisse, deux exploitants et un autre barrage.
Le barrage d’Emosson vu depuis un drone.
L’impressionant mur du barrage.
Il est possible de monter en voiture jusqu’au couronnement de mi-mai à mi-octobre. Le trajet prends 45 minutes depuis Martigny.
Le parking tout près du barrage d’Emosson.
Une autre possibilité magnifique mais un peu onéreuse pour accéder au barrage est de prendre le train Martigny- Chamonix et de s’arrêter à Châtelard-Frontière, puis prendre les funiculaires et petit train de Verticalp.
Le barrage d’Emosson est un site exceptionnel qui vaut vraiment le détour, de très nombreuses activités et curiosités sont disponibles sur site.
La vue sur le Mont-Blanc depuis le barrage d’Emosson est une des plus belle si ce n’est la plus belle sur le massif de Mont-Blanc.
Le massif du Mont-Blanc au centre de la photo.
La visite du barrage peut-être associée à VerticAlp, une série de 2 funiculaires et un petit train qui part du Châtelard pour arriver au sommet du barrage. Cette activité dans le décors grandiose du Mont-Blanc plaira aux petits comme aux grands.
ATTENTION, VERTICALP EST FERME en 2022.
Les trois trains de l’activité VerticAlp.
jolie vue sur le lac depuis l’autre côté du couronnement du barrage par rapport au funiculaire.
Une vue sur le lac d’Emosson en automne.
A signaler le magnifique « sentier géologique du Vieux-Emosson« , une boucle partant du barrage d’Emosson avec les particularités suivantes:
La boucle est longue de 12 kilomètres pour une durée de 5 heures et une altitude variant de 1900 à 2550 mètres.
Au niveau du couronnement du barrage, se trouve un restaurant et une terrasse avec une très jolie vue.
Depuis quelques temps, le barrage d’Emosson est visitable en été et même sans réservation.
La construction d’un premier barrage dans la vallée de la Barberine, le barrage de Barberine, au début des années 1920 par les CFF fait suite à leur décision quelques années avant, d’électrifier le réseau ferroviaire Suisse en raison des coûts liés au charbon et de manière générale aux coûts liés aux trains à vapeurs par rapport aux trains électriques. Les CFF construisent l’usine du Châtelard en 1925 et celle de Vernayaz trois plus tard en 1928 dans la vallée du Rhône. L’eau était donc turbinée deux fois, au Châtelard puis à Vernayaz. Le barrage de Barberine est depuis les années 70 recouvert par le barrage d’Emosson. Il peut toutefois être visible en avril lorsque les eaux de la retenue d’Emosson sont basses. Le barrage de Barberine ne joue aujourd’hui plus de rôle dans le complexe hydro-électrique d’Emosson. Il a les caractéristiques suivantes:
Le barrage de la Barberine encore bien visible quand les eaux d’Emosson sont basses. Photo Flickr Brigitte Djajasamita.
Le besoin en électricité s’accroissant avec le temps, un nouveau barrage est construit par les CFF de 1952 à 1955, le barrage du Vieux-Emosson. L’eau du barrage est redirigée vers le barrage de Barberine. Ce barrage est amené à jouer un rôle important dans le cadre de la nouvelle usine de pompage-turbinage du Nant de Drance. Cette dernière est le nom de la rivière interrompue par le barrage et qui relie le barrage du Vieux-Emosson et celui d’Emosson. Aujourd’hui, le Vieux-Emosson apporte 69 millions de m3 au barrage d’Emosson par année. A noter qu’il s’agit des valeurs à sa construction, il est surélevé de 20 mètres en 2013, voir plus bas pour les nouvelles dimensions.
Les pertes annuels dues aux infiltrations ou à l’évaporation sont estimées à environ 4 millions de m3 année.
Le barrage d’Emosson est le dernier grand barrage construit en Suisse Romande, sa construction dure de 1967 à 1973 pour une mise en service en 1975. Il a nécessité un réaménagement de frontière entre la Suisse et la France. La partie à l’ouest du barrage est cédée à la Suisse pour que le barrage soit entièrement dans ce pays tandis qu’en échange, la même surface est donnée à la France au niveau de l’usine de Vallorcine à côté de Châtelard-Frontière, Cet accord est validé côté français par le Général de Gaulle en 1963. L’électricité produite par les usines de Vallorcine et La Bâtiaz à Martigny est équitablement répartie entre la Suisse et la France. Le barrage est situé au col de la Gueulaz et interrompt l’écoulement de la Barberine. Il porte le nom du hameau d’Emosson tout proche du barrage à 1784 m et englouti par les eaux. Le barrage d’Emosson a les caractéristiques suivantes:
Le couronnement du barrage d’Emosson depuis l’arrivée du funiculaire.
Le couronnement du barrage d’Emosson depuis l’autre côté.
Comme le bassin versant naturel est relativement petit (34 km²), il est nécessaire pour remplir le barrage d’aller chercher l’eau dans d’autres vallées à l’aide de collecteurs. Les collecteurs Nord, Ouest et Sud vont chercher l’eau en France tandis que le collecteur Est récolte l’eau en Suisse. L’eau des collecteurs Nord et Ouest s’écoule dans le barrage tandis que celle des collecteurs Sud et Est, plus bas en altitude que le barrage, est redirigée vers l’usine de Vallorcine pour y être turbinée ou pompée dans le barrage. Ce document permet de bien se rendre compte du positionnement géographique des différents collecteurs.
Le plus court collecteur de 2.6 km, il collecte les eaux sur 3 km² en France et se jette dans la retenue à son extrémité nord. Il apporte 6 millions de m3 par année.
Ce collecteur de 7.9 km de longueur avec un bassin versant de 13 km² en France se jette dans le barrage dans la partie sud-ouest. Il apporte 22 millions de m3 par année.
Ce collecteur de 9 km de longueur avec un bassin versant de 44 km² en France comprenant notamment le glacier d’Argentière a un débit de 15 m³/s et est dirigé vers la station de Vallorcine pour y être turbiné ou pompé (précisions demandées) dans le barrage d’Emosson. Il apporte 69 millions de m3 par année.
Il s’agit du plus long collecteur divisé en 2 parties, le collecteur principal qui va chercher l’eau jusqu’à La Fouly dans le Val Ferret et le collecteur secondaire qui se jette dans le principal. Sa longueur total est d’environ 25 km pour un bassin de 112 km² situé en Suisse et son débit maximal est de 22.8 m3/s. Il est dirigé vers le bassin d’accumulation des Esserts, puis s’écoule dans un puit blindé vers l’usine de Vallorcine pour y être soit turbiné, soit pompé dans le barrage d’Emosson. Il apporte 138 millions de m3 par année.
Le glacier du Trient depuis le bisse du Trient. Il fournit en eau la prise d’eau du Trient.
La prise d’eau sur la rivière du Trient juste en dessous du glacier du Trient.
Le glacier de l’A Neuve qui fournit l’eau au collecteur de la Fouly.
Le collecteur de la Fouly à côté du sentier suspendu de la Fouly.
De nombreuses usines électriques et stations de pompages font partie du complexe hydro-électrique du barrage d’Emosson. L’exploitation des eaux provenant du barrage d’Emosson est repartie à environ 2/3 pour la société Électricité d’Emosson et à 1/3 pour les CFF. Les eaux sont partagées au niveau de la conduite forcée partant du barrage d’Emosson et turbinées selon 2 paliers successifs, l’un au niveau du Châtelard et l’autre au niveau de la vallée du Rhône, par chacun des exploitants. Tandis que la toute nouvelle station de pompage-turbinage du Nant de Drance construite en 2017 et opérationnel en 2018 utilise les eaux du barrage d’Emosson et celui du Vieux-Emosson.
ESA est détenu à part égale par Électricité de France (EDF) et Alpiq. Deux usines turbinent les eaux, l’usine de Vallorcine en France et celle de La Bâtiaz à Martigny en Suisse selon 2 paliers. La puissance combinée des 2 usines est d’environ 400 MW et l’électricité annuel produite est de 630 GWh tandis qu’il faut compter 120 GWh pour faire tourner les pompes.
Cette usine située en France est construite en 1973 à 1130 m d’altitude, elle a plusieurs fonctions:
Après turbinage, l’eau est rejetée dans le bassin de compensation de Châtelard-Frontière en Suisse à 1123 m. La puissance totale de l’usine de Vallorcine est de 242 MW.
Le bassin des Esserts depuis le barrage d’Emosson.
L’usine de Vallorcine en France
La rivière Eau-Noire recevant les eaux turbinées de Vallorcine qui s’écoule dans le bassin d’accumulation de Châtelard-Frontière en Suisse.
La bassin d’accumulation de Châtelard-Frontière.
Le bassin de compensation de Châtelard-Frontière de 90’000 m3 reçoit l’eau turbiné de l’usine de Vallorcine qui peut s’écouler dans la rivière l’Eau-Noire en cas de trop plein. Une galerie d’amenée de 29 m3/s part du bassin de compensation sur presque 10 km en faible pente et se poursuit par un puit blindé de forte déclivité pour une chute d’eau de 626 mètres jusqu’à la centrale de La Bâtiaz située en ville de Martigny. Cette centrale est constituée par 2 turbines Pelton verticales à 5 injecteurs d’une puissance de 80 MW chacune. La puissance de l’usine est donc de 160 MW.
L’usine de la Bâtiaz possédant deux turbines Pelton.
Pylône électrique (A gauche) soutenant les lignes à très haute tension (A droite) entre le poste électrique de la Bâtiaz et celui de Châtelard au niveau du village du Trétien.
Depuis le milieu des années 1920, Les CFF possède une usine au Châtelard (Châtelard I) et à Vernayaz dans la vallée du Rhône. Ces usines turbinaient l’une après l’autre les eaux venant du barrage de Barberine. Depuis la disparition de ce dernier englouti par le barrage d’Emosson, la conduite forcée sortant du nouveau barrage est partagée en 2 pour que les CFF conserve l’eau qu’ils avaient avec l’ancien barrage de Barberine, 29 m3/2 pour ESA et 15 m3/2 pour les CFF.
Les CFF construisent une nouvelle centrale au Châtelard en 1972. Les deux usines Châtelard I et II reçoivent l’eau après une chute de près de 800m depuis le barrage D’Emosson sur 3 Pelton de 11 MW à 1 injecteur pour Châtelard I et 2 Pelton de 40 MW à 2 injecteurs pour Châtelard II. L’usine de Châtelard II possède également une pompe d’une puissance de 31 MW permettant de refluer l’eau vers le barrage d’Emosson avec un débit de 4 m3/s. La puissance totale des 2 usines est de 111 MW.
Le bassin de compensation de Châtelard-Village depuis le funiculaire de Verticalp.
L’eau turbinée par les deux usines de Châtelard est rejetée dans le bassin de compensation de Châtelard-Village. Les prises d’eau sur le Trient et l’Eau-Noire s’ajoutent à cette eau turbinée qui s’écoule ensuite dans le bassin des Marécottes. L’eau du Triège est rajoutée dans la conduite d’amenée juste avant le bassin des Marécottes au niveau de la partie la plus haute du parcours des Gorges du Triège. Finalement, l’eau arrive à la centrale CFF de Vernayaz après une chute de plus de 600 m et est turbinée par 3 turbines Pelton à 2 injecteurs pour une puissance totale de 107 MW. L’eau est ensuite rejetée dans le Rhône.
La puissance totale des deux usines de de 218 MW.
La prise d’eau sur le Triège observable en haut du chemin des gorges du Triège.
Le bassin de rétention des Marécottes.
Le Nant de Drance est le nom du torrent reliant le barrage du Vieux-Emosson mais aussi celui du projet pharaonique de pompage-turbinage qui a commencé en 2008 pour une mise en production à partir de 2018. Le principe est le suivant: pomper l’eau aux heures de consommation électrique faible et la turbiner aux pics de consommation. En l’absence de technologies permettant de stocker l’électricité, Le pompage permet de la stocker indirectement sous forme d’énergie potentielle.
Construction de l’immense caverne abritant les turbines. Photo Flickr Alpiq AG
Dans le cas du Nant de Drance, l’eau est pompée du barrage d’Emosson vers le barrage du Vieux-Emosson plus en altitude tandis que dans le cas du turbinage l’eau s’écoule dans l’autre sens au travers des mêmes conduites. Les turbines Francis, au nombre de six pour une puissance unitaire de 150 MW, sont capables de turbiner et pomper l’eau sur une différence de hauteur de 425 m. Le passage du pompage au turbinage ou le contraire peut se faire en l’espace de 10 minutes.
Un dessin de fonctionnement du Nant de Drance en allemand. Image Flickr « Alpig AG ».
Une petite turbine Francis exposée devant l’usine de Mottec dans le val d’Anniviers.
Il est à noter que le barrage du Vieux-Emosson a été rehaussé de 20 m en 2013 afin d’augmenter le volume de la retenue. Il est actuellement haut de 76 mètres. Ses caractéristiques sont maintenant les suivantes:
Le rehaussement du Vieux Emosson. Photo Flickr Alpig AG.
Il est à noter que le pompage-turbinage a un rendement approximatif de 80%, ce qui veux dire qu’il coûte plus d’énergie qu’il n’en produit. Comme indiqué plus haut, l’avantage vient du fait que l’électricité peut être stockée lorsque celle-ci est en excès sur le réseau et produite à un moment précis de haute consommation. C’est pour cette raison que le pompage-turbinage est amené à se développer dans le années à venir. Une autre station de pompage-turbinage souterraine vient d’ailleurs d’entrer en service dans la commune de Veytaux près du château de Chillon. Dans ce cas les deux retenues utilisées sont le lac Léman et le barrage du Hongrin.
Le site du Nant de Drance permet de bien comprendre le fonctionnement de cet ouvrage colossal qui a coûté près d’un milliard de Francs Suisse et qui est détenu à 54% par Alpiq, 36% par les CFF et 10% par les Force Motrices Valaisannes. Pour envoyer sur le réseau l’électricité qui peut être produite par les 6 turbines cumulant 900 MW, une nouvelle ligne à très haute tension de 380 kv a été crée par Swissgrid, qui détient et gère les lignes à très hautes tension en Suisse, entre le Nant de Drance et Martigny dans la vallée du Rhône.
Vidéo au niveau du barrage d’Emosson.
Webcam au niveau du barrage d’Emosson.
Activités dans le canton du Valais
Activités dans la région de Saint-Maurice
Barrages en Suisse Romande
Lacs du Bas-Valais