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Le barrage d’Emosson est un imposant barrage de type voûte dans la commune de Finhaut, au sein de la vallée du Trient en Bas-Valais.
Il s’agit d’un endroit exceptionnel tant par l’impressionnante construction du barrage que par la beauté naturelle des lieux avec notamment une magnifique vue sur le Mont-Blanc. Il est possible de se balader le long d’un bord du lac ou de faire des randonnées par la région sauvage du Vieux-Emosson.
Avec celle de la Grande Dixence, l’infrastructure liée au barrage d’Emosson est la plus complexe de Suisse. Elle comprend quatre usines de turbinage, plus de 40 km de longueur de collecteurs en France et en Suisse pour amener l’eau et une monumentale usine de pompage-turbinage souterraine, le Nant de Drance.
Le barrage d’Emosson vu depuis un drone en automne.
Le barrage d’Emosson en été. Photo : valleedutrient.ch
Le très bel environnement du lac d’Emosson.
Vue plein sud depuis le couronnement du barrage sur le massif du Mont-Blanc (sur la droite).
Une vidéo courte sur le barrage d’Emosson. (Cliquez sur le titre pour le mode plein écran)
Il est possible de monter en voiture jusqu’au couronnement de mi-mai à mi-octobre. Le trajet prend 45 minutes depuis Martigny.
Le col de la Forclaz sur la route entre Martigny et Emosson.
Le parking tout près du barrage d’Emosson et à côté du col de la Gueulaz.
Deux possibilités pour se rendre en train transports publics au barrage d’Emosson en prenant le train Mont-Blanc Express qui relie Martigny à Chamonix. L’accès au barrage ne se fait qu’en été.
1. Finhaut
On sort à la gare de Finhaut, puis on prend le car jusqu’au barrage d’Emosson.
Le car à destination en gare de Finhaut avec le Mont-Blanc Express sur la gauche. Photo : valleedutrient.ch
2. VerticAlp
On sort à Châtelard puis on prend les deux funiculaires et le petit train de VerticAlp pour rejoindre Emosson. Voir plus loin les détails sur VerticAlp.
La gare de Châtelard à côté de l’usine électrique des CFF.
Au printemps, le niveau du lac de retenue est au plus bas pour recueillir les eaux issues de la fonte des neiges. Il atteint son maximum à la fin de l’été, au mois d’octobre environ.
Le barrage est visible en contrebas avec le petit train panoramique de l’attraction VerticAlp. Au milieu, le Minifunic.
Le barrage d’Emosson depuis le petit train.
Le barrage au-dessus du bord ouest.
Le barrage depuis le bord ouest.
Le barrage depuis le bord est. On remarque bien la double courbure, horizontale, mais aussi verticale.
Le lieu-dit Emosson se trouve à côté du col de la Gueulaz au niveau du bord est du barrage. Voir les détails sur Emosson.
La vue sur le barrage et son lac d’accumulation depuis Emosson.
Étonnante photo de cars en stationnement sur le couronnement du barrage d’Emosson lors de la 17e étape du Tour de France 2016. Il est possible de descendre en souterrain depuis le bord ouest du lac d’Emosson jusqu’à Châtelard. Photo : Getty Images.
Le Minifunic en approche de la station d’Emosson.
Quelques panneaux fournissent des informations sur le barrage d’Emosson.
Le côté amont du barrage. On peut apercevoir la courbure verticale de l’édifice
Le côté amont du barrage depuis la petite voute.
Vue élargie depuis le barrage en direction du sud – sud-est.
Vue rapprochée sur le massif du Mont-Blanc (sur la droite).
Vue élargie direction sud avec la pointe du massif du Mont-Blanc sur la droite.
Vue élargie direction sud-est.
Une vue rapprochée sur le glacier du Trient.
Une vue rapprochée sur le glacier des Grands.
Une vue rapprochée sur le massif du Mont-Blanc (sur la droite).
Le barrage d’Emosson comporte une deuxième voûte du côté du bord ouest, beaucoup moins haute que la voûte principale.
Vue depuis le bord ouest. Les deux voutes du barrage avec la petite sur la droite.
Les deux voutes du barrage avec la petite sur la droite. On peut remarquer que le barrage est, au moment de la photo mi-octobre, complètement plein.
Le côté aval de la petite voute, direction ouest.
Le côté aval de la petite voute.
Le côté aval de la petite voute, direction est.
Le déversoir de crue à l’extrémité ouest du barrage.
Le très beau lac d’Emosson depuis le rocher du bord ouest.
La route le long du bord ouest du lac.
Le bord ouest du lac avec la route qui le longe.
Vue rapprochée sur le barrage d’Emosson.
Depuis quelque temps, le barrage d’Emosson est visitable avec un guide en été et même sans réservation.
La durée de la visite est d’environ 1 h 30 min et coûte 15 francs pour un adulte.
Le point d’information de l’office du tourisme à côté du restaurant du barrage d’Emosson, point de départ de la visite du barrage. Photo : pures-emossions.ch
En plus du barrage, plusieurs activités et curiosités se trouvent à Emosson.
Emosson était un hameau englouti par les eaux du barrage, ce lieu est utilisé aujourd’hui pour qualifier les constructions au niveau du col de la Gueulaz et du bord est du barrage.
Vue d’ensemble d’Emosson. Au milieu, le Minifunic de VerticAlp, juste au-dessus, le départ de la tyrolienne et la terrasse du restaurant. Sur la gauche, le parking le plus proche, le col de la Gueulaz et la chapelle. Au premier plan, le barrage. Sur la droite, la montagne Sé Jeur à 2061 mètres d’altitude.
La vue depuis le barrage d’Emosson permet de profiter d’un magnifique panorama sur le massif de Mont-Blanc.
Vue sur les Alpes françaises avec le Mont-Blanc sur la droite..
Vue rapprochée sur le Mont-Blanc au centre de la photo.
La visite du barrage peut être associée à VerticAlp, une série de 2 funiculaires et un petit train qui partent du Châtelard dans la vallée du Trient pour arriver au sommet du barrage à Emosson. Cette activité dans le décors magnifique du Mont-Blanc plaira aux petits comme aux grands.
Les trois trains de l’activité VerticAlp.
Voir tous les détails sur VerticAlp.
Il est possible de se balader le long du lac d’Emosson après avoir traversé le barrage. Une route à plat convient aux poussettes et une petite balade tranquille.
La route au bord du lac d’Emosson avec les arbres aux couleurs automnales.
La route à plat le long du lac.
Les montagnes abruptes au-dessus de la route.
La vue direction est depuis le chemin au bord du lac.
La vue depuis le bout du chemin à plat, avant la montée raide vers Vieux-Emosson.
Un exemple de balade très facile le long de la route du lac jusqu’au début de la montée vers Vieux-Emosson, aller et retour par le même chemin.
Au niveau du couronnement du barrage, se trouve un restaurant et une terrasse avec une très jolie vue.
La terrasse du restaurant d’Emosson avec la vue sur le massif du Mont-Blanc. Photo : Facebook Restaurant du Barrage d’Emosson
L’intérieur du restaurant d’Emosson. Photo : Google Morgan Guichard
Le restaurant et sa terrasse au milieu de l’image. Photo : pure-emossions.ch
La chapelle d’Emosson, dédiée à Notre-Dame-des-Neiges, se trouve sur un promontoire rocheux au-dessus du restaurant d’Emosson.
Construite en 1976, elle remplace l’ancienne chapelle datant de 1750 et submergée par le lac du nouveau barrage d’Emosson.
L’entrée de la chapelle d’Emosson. Photo : notrehistoire.ch
La chapelle d’Emosson avec son toit en ardoise. Photo : notrehistoire.ch
L’intérieur de la chapelle d’Emosson. Photo : notrehistoire.ch
Des prises de grimpe ont été fixées contre la paroi aval du barrage d’Emosson créant une voie d’environ 150 mètres de hauteur. Le mur est géré par la société Pure Emossions.
Un des concepteurs du mur de grimpe sur le barrage d’Emosson. Photo : lenouvelliste.ch
La zone d’arrivée du parcours de grimpe au niveau du couronnement du barrage.
Voir les détails sur le mur de grimpe d’Emosson.
Une tyrolienne, longue de 450 mètres, relie les deux bords des gorges le long du barrage d’Emosson à partir de la terrasse du restaurant d’Emosson. Elle est gérée par la société Pure Emossions.
La descente en tyrolienne. Photo : pures-emossions.ch
Voir tous les détails sur la tyrolienne du barrage d’Emosson.
Trois belles randonnées sont possibles au départ du barrage d’Emosson dans la région du Vieux-Emosson.
Voir tous les détails sur le barrage du Vieux-Emosson.
La vue sur le barrage du Vieux-Emosson (au milieu de l’image) depuis celui d’Emosson.
Le lac d’Emosson depuis la montée au barrage du Vieux-Emosson.
La vue depuis le couronnement du barrage du Vieux-Emosson. Au premier plan, l’auberge du Vieux-Emosson.
Un panneau indicateur le long du bord ouest du lac d’Emosson peu après le barrage. Il se trouve à quelques mètres de la frontière française.
Le chemin le plus rapide pour se rendre au Vieux-Emosson. Il s’agit du chemin par la petite route carrossable. Par temps très chaud, ce chemin peut s’avérer pénible en raison de la chaleur réfléchie sur le goudron de la route et de la roche à nu.
Pour rejoindre Vieux-Emosson, un parcours un peu plus long en boucle, dans le sens horaire, remonte la gorge de la Veudale et redescend par la route carrossable.
La gorge de la Veudale. Photo : Flickr bulbocode909
Une boucle plus longue dans le sens horaire, le sentier géologique du Vieux-Emosson, permet d’observer des empreintes de dinosaures à l’extrême ouest de la randonnée. Les empreintes, à près de 2500 mètres d’altitude, ne sont visibles que dès mi-juillet après la fonte des neiges.
La vue sur le bas de la gorge de la Veudale avec le lac d’Emosson en arrière-plan. Photo : Flickr copetan
Le site à empreinte est découvert en 1976 suite à la fonte du névé qui recouvrait en permanence de neige des dalles de grès inclinées à 30° sur lesquelles on peut voir des empreintes. Pour être précis, les traces de pas ne proviennent pas de dinosaures, mais plutôt d’animaux relativement petits ayant vécu avant ces derniers, il y a 240 millions d’années pendant le Trias, au début de la période des dinosaures.
Les dalles de grès inclinées sur lesquelles se trouvent les empreintes. Photo : geologie-montblanc.fr
Les empreintes dans la roche. Photo : geologie-montblanc.fr
Un panneau d’information sur le site des empreintes avec, sur la gauche, le dessin d’un animal qui a laissé ses traces. Photo : geologie-montblanc.fr
Sur le chemin retour, depuis la cabane du Vieux-Emosson, on peut aussi prendre le sentier plein sud pour rejoindre la gorge de la Veudale. (Voir le 2ᵉ parcours)
L’infrastructure hydro-électrique du barrage d’Emosson est particulièrement complexe. Elle comprend plusieurs usine de turbinage et de pompage ainsi que de nombreux collecteurs pour amener l’eau aux réservoirs sans oublier la monumentale usine souterraine du Nant de Drance.
Deux barrages existaient avant celui d’Emosson.
La construction d’un premier barrage dans la vallée de la Barberine, le barrage de Barberine, débute au début des années 1920 par les CFF (Chemins de Fer Fédéraux). Elle fait suite à la décision d’électrifier le réseau ferroviaire suisse en raison des coûts liés au charbon et de manière générale aux coûts liés aux trains à vapeurs par rapport aux trains électriques.
Les CFF construisent l’usine du Châtelard dans la vallée du Trient en 1925, puis, celle de Vernayaz trois plus tard en 1928 dans la vallée du Rhône. L’eau était donc turbinée deux fois, au Châtelard puis à Vernayaz.
Le barrage de Barberine est, depuis les années 70 et la construction du barrage d’Emosson, recouvert par le barrage d’Emosson. Il peut toutefois être visible en avril lorsque les eaux de la retenue d’Emosson sont basses. Le barrage de Barberine ne joue aujourd’hui plus de rôle dans le complexe hydro-électrique d’Emosson. Il avait les caractéristiques suivantes :
Le barrage de la Barberine bien visible quand les eaux d’Emosson sont basses. Photo Flickr Brigitte Djajasamita.
Une vue de près du barrage de Barberine. Photo : hydrelect.info
Le besoin en électricité s’accroissant avec le temps, un nouveau barrage est construit par les CFF de 1952 à 1955, le barrage du Vieux-Emosson. L’eau du barrage était redirigée vers le barrage de Barberine, puis, aujourd’hui, vers celui d’Emosson.
Le barrage du Vieux-Emosson a les caractéristiques suivantes :
En 2013, dans le cadre de la construction de l’usine du Nant de Drance, le barrage du Vieux-Emosson est surélevé de 20 mètres, passant de 55 à 75.6 mètres de hauteur. Ce barrage est amené à jouer un rôle important dans le cadre de la nouvelle et monumentale usine de pompage-turbinage du Nant de Drance.
Les travaux de rehaussement du barrage du Vieux-Emosson en 2014. En arrière-plan, le barrage d’Emosson. Photo : implenia.com
Le barrage d’Emosson au premier plan et celui d’Emosson en arrière-plan.
Le pied du barrage d’Emosson avec près de 80 mètres de hauteur.
Voir tous les détails sur le barrage du Vieux-Emosson.
Le barrage d’Emosson est le dernier grand barrage construit en Suisse Romande, sa construction dure de 1967 à 1973 pour une mise en service en 1975.
Au niveau de sa position géographique, le barrage est situé au col de la Gueulaz et interrompt l’écoulement de la Barberine. Il porte le nom du hameau d’Emosson tout proche du barrage à 1784 mètres d’altitude et englouti par les eaux.
La construction du barrage d’Emosson a nécessité un réaménagement de frontière entre la Suisse et la France. La partie à l’ouest du barrage est cédée à la Suisse pour que le barrage soit entièrement dans ce pays tandis qu’en échange, la même surface est donnée à la France au niveau de l’usine de Vallorcine à côté de Châtelard-Frontière, Cet accord est validé côté français par l’illustre Général de Gaulle en 1963.
Le barrage d’Emosson a les caractéristiques suivantes :
Le très beau barrage d’Emosson.
Une plaquette apposée sur le bord est du barrage rappelant l’inauguration de l’ouvrage en 1976 après des travaux qui eurent lieu de 1967 à 1975.
Comme le bassin versant naturel du barrage d’Emosson est relativement petit (34 km²), il est nécessaire, pour remplir le barrage, d’aller chercher l’eau dans d’autres vallées à l’aide de quatre collecteurs et éventuellement de stations de pompage pour remonter l’eau.
Les collecteurs nord, ouest et sud vont chercher l’eau en France tandis que le collecteur est récolte l’eau en Suisse. L’eau des collecteurs nord et ouest s’écoule dans le barrage par gravité tandis que celle les collecteurs sud et est, plus bas en altitude que le barrage, est redirigée vers l’usine de Vallorcine pour y être pompée dans le barrage. Ce permet de bien se rendre compte du positionnement géographique des différents collecteurs.
L’infrastructure hydroélectrique complète d’Emosson. Voir le document. Image : e-periodica.ch
Le positionnement du barrage d’Emosson avec la zone de collecte des eaux. Image : fmv.ch
Le collecteur nord est le plus court des collecteurs avec 2.6 km de longueur, il amène les eaux sur 3 km² en France et se jette dans la retenue à son extrémité nord. Il apporte 6 millions de m³ par année.
Le collecteur ouest est long de 7.9 km avec un bassin versant de 13 km² en France et se jette dans le barrage dans la partie sud-ouest. Il apporte 22 millions de m³ par année.
La route le long du lac d’Emosson. Sur la gauche, la conduite du collecteur ouest.
L’eau sort du collecteur ouest.
Le collecteur sud a une longueur de 9 km pour un bassin versant de 44 km², Il se trouve en France comprenant notamment le glacier d’Argentière. Il a un débit de 15 m³/s et est dirigé vers la station de Vallorcine pour y être turbiné ou pompé dans le barrage d’Emosson. Il apporte 69 millions de m³ par année.
Le collecteur est le plus long collecteur. Il est divisé en 2 parties :
La longueur totale est d’environ 25 km pour un bassin de 112 km² situé en Suisse et son débit maximal est de 22.8 m³/s. Il est dirigé vers le bassin d’accumulation des Esserts, puis s’écoule dans un puits blindé vers l’usine de Vallorcine pour y être soit turbiné, soit pompé dans le barrage d’Emosson. Il apporte 138 millions de m³ par année.
Le glacier de l’A Neuve qui fournit l’eau au collecteur de la Fouly qui se trouve au début du collecteur principal est.
Le collecteur de la Fouly à côté du sentier suspendu de la Fouly.
Le glacier du Trient (sur la droite) depuis le bisse du Trient. Il fournit en eau la prise d’eau du Trient.
La prise d’eau sur la rivière du Trient juste en dessous du glacier du Trient. Elle se trouve tout près de l’endroit où le collecteur secondaire se jette dans le principal.
De nombreuses usines électriques et stations de pompages font partie du complexe hydro-électrique du barrage d’Emosson.
L’exploitation des eaux provenant du barrage d’Emosson est repartie à environ 2/3 pour la société Électricité d’Emosson et à 1/3 pour les CFF. Les eaux sont partagées au niveau de la conduite forcée partant du barrage d’Emosson et turbinées selon 2 paliers successifs, l’un au niveau du Châtelard et l’autre au niveau de la vallée du Rhône, par chacun des exploitants.
En ce qui concerne la toute nouvelle station de pompage-turbinage du Nant de Drance inaugurée en 2022, elle utilise les eaux du barrage d’Emosson et celui du Vieux-Emosson.
Un schéma représentant les deux couples d’usines ESA (1 et 2) et CFF (3 et 4) ainsi que l’usine de pompage-turbinage du Nant de Drance (5). Image : fmv.ch
ESA est détenue à part égale par Électricité de France (EDF) et Alpiq. Deux usines turbinent les eaux, l’usine de Vallorcine en France et celle de La Bâtiaz à Martigny en Suisse selon 2 paliers. La puissance combinée des 2 usines est d’environ 400 MW et l’électricité annuel produite est de 630 GWh tandis qu’il faut compter 120 GWh pour faire tourner les pompes.
L’usine de Vallorcine:
Cette usine située en France est construite en 1973 à 1130 m d’altitude, elle a plusieurs fonctions :
Après turbinage, l’eau est rejetée dans le bassin de compensation de Châtelard-Frontière en Suisse à 1123 m. La puissance totale de l’usine de Vallorcine est de 242 MW.
L’usine de Vallorcine en France sur la droite. Juste après, le bassin de compensation qui reçoit les eaux turbinées, il se trouve à Châtelard-Frontière en Suisse. Au milieu de l’image, le poste de douane. En arrière-plan. le Grand Muveran au-dessus de Fully. Photo : Chamonix.com
Une vue d’avion sur la zone Châtelard – Châtelard-Frontière. 1 : usine ESA de Vallorcine. 2 : bassin de compensation ESA. 3 : bassin des Esserts. 4 : usine CFF. 5 : bassin de compensation CFF. Photo : auvergnerhonealpes.fr
Le bassin des Esserts depuis le barrage d’Emosson.
L’usine de Vallorcine en France
La rivière Eau-Noire recevant les eaux turbinées de Vallorcine qui s’écoule dans le bassin d’accumulation de Châtelard-Frontière en Suisse.
Le bassin d’accumulation de Châtelard-Frontière.
L’usine de La Bâtiaz:
Le bassin de compensation de Châtelard-Frontière de 90’000 m³ reçoit l’eau turbinée de l’usine de Vallorcine qui peut s’écouler dans la rivière l’Eau-Noire en cas de trop-plein. Une galerie d’amenée de 29 m³/s part du bassin de compensation sur presque 10 km en faible pente et se poursuit par un puits blindé de forte déclivité pour une chute d’eau de 626 mètres jusqu’à la centrale de La Bâtiaz située en ville de Martigny.
La centrale de la Bâtiaz est constituée par 2 turbines Pelton verticales à 5 injecteurs d’une puissance de 80 MW chacune. La puissance totale de l’usine est donc de 160 MW.
L’usine de La Bâtiaz au niveau de la vallée du Rhône.
Les structures permettant d’envoyer le courant électrique produit par la centrale dans le réseau.
La conduite forcée au moment où elle arrive dans l’usine. Malgré les travaux en cours, on peut voir que la conduite se sépare en deux pour alimenter les deux turbines Pelton.
Pylône électrique soutenant les lignes à très haute tension qui relient les usines de la vallée du Trient à la vallée du Rhône. Il se trouve le long de la boucle passant par les gorges mystérieuses, à proximité du hameau du Trouléro.
Depuis le milieu des années 1920, Les CFF possède une usine au Châtelard (Châtelard I) et à Vernayaz dans la vallée du Rhône. Ces usines turbinaient l’une après l’autre les eaux venant du barrage de Barberine. Depuis la disparition de ce dernier englouti par le barrage d’Emosson, la conduite forcée sortant du nouveau barrage est partagée en 2 pour que les CFF conserve l’eau qu’ils avaient avec l’ancien barrage de Barberine, 29 m3/2 pour ESA et 15 m³/2 pour les CFF.
Usine de Châtelard I et II :
L’usine de Châtelard à côté de la halte du chemin de fer du Mont-Blanc Express.
Les CFF construisent une nouvelle centrale au Châtelard en 1972. Les deux usines Châtelard I et II reçoivent l’eau après une chute de près de 800m depuis le barrage D’Emosson sur 3 Pelton de 11 MW à 1 injecteur pour Châtelard I et 2 Pelton de 40 MW à 2 injecteurs pour Châtelard II. L’usine de Châtelard II possède également une pompe d’une puissance de 31 MW permettant de refluer l’eau vers le barrage d’Emosson avec un débit de 4 m3/s. La puissance totale des 2 usines est de 111 MW.
Le bassin de compensation de Châtelard-Village depuis le funiculaire de VerticAlp.
Le bassin de compensation du Châtelard.
Usine de Vernayaz:
L’eau turbinée par les deux usines de Châtelard est rejetée dans le bassin de compensation de Châtelard-Village. Les prises d’eau sur le Trient et l’Eau-Noire s’ajoutent à cette eau turbinée qui s’écoule ensuite dans le bassin des Marécottes. L’eau du Triège est rajoutée dans la conduite d’amenée juste avant le bassin des Marécottes au niveau de la partie la plus haute du parcours des gorges du Triège. Finalement, l’eau arrive à la centrale CFF de Vernayaz après une chute de plus de 600 m et est turbinée par 3 turbines Pelton à 2 injecteurs pour une puissance totale de 107 MW. L’eau est ensuite rejetée dans le Rhône.
La puissance totale des deux usines de 218 MW.
La prise d’eau sur le Triège observable en haut du chemin des gorges du Triège.
Le bassin de rétention des Marécottes.
L’usine CFF de Vernayaz, avec, au milieu, en arrière-plan, la conduite forcée qui amène l’eau à la centrale.
La centrale du Nant de Drance est projet pharaonique de pompage-turbinage qui a commencé en 2008 et inauguré en 2022. Il se trouve entre les lacs d’Emosson et du Vieux-Emosson entièrement en souterrain.
Le principe est le suivant : pomper l’eau aux heures de consommation électrique faible et la turbiner aux pics de consommation, par exemple lors de la période des repas. En l’absence de technologies permettant de stocker l’électricité, Le pompage permet de la stocker indirectement sous forme d’énergie potentielle.
La cavité principale en construction. Photo : bulletin.ch
Les six turbines du Nant de Drance. Photo : altitude.news
Le Nant de Drance est le nom de la rivière interrompue par le barrage du Vieux-Emosson qui reliait ce barrage à celui d’Emosson.
Dans le cas du Nant de Drance, l’eau est pompée du barrage d’Emosson vers le barrage du Vieux-Emosson plus en altitude tandis que dans le cas du turbinage, l’eau s’écoule dans l’autre sens au travers des mêmes conduites. Les turbines Francis, au nombre de six pour une puissance unitaire de 150 MW, sont capables de turbiner ou pomper l’eau sur une différence de hauteur de 425 m. Le passage du pompage au turbinage ou le contraire peut se faire en l’espace de 10 minutes.
Un dessin de fonctionnement du Nant de Drance. Image : bulletin.ch
Une petite turbine Francis exposée devant l’usine de Mottec dans le val d’Anniviers. Le Nant de Drance utilise ces mêmes turbines, mais plus grandes
Le barrage du Vieux-Emosson a été rehaussée en 2014 dans le cadre du projet du Nant de Drance. Photo Flickr Alpig AG.
Le principe du pompage-turbinage, utilisé par le Nant de Drance, a un rendement approximatif de 80%, ce qui veut dire qu’il coûte plus d’énergie qu’il n’en produit.
Comme indiqué plus haut, l’avantage de ce principe vient du fait que l’électricité peut être « stockée » lorsque celle-ci est en excès sur le réseau et « produite » à un moment précis de haute consommation. C’est pour cette raison que le pompage-turbinage est amené à se développer dans le années à venir. Une autre station de pompage-turbinage souterraine vient d’ailleurs d’entrer en service dans la commune de Veytaux près du château de Chillon. Dans ce cas, les deux retenues utilisées sont le lac Léman et le barrage du Hongrin.
Une image qui montre l’infrastructure du Nant de Drance en 3D. Image : bulletin.ch
Cet ouvrage colossal, qui a coûté près d’un milliard de Francs suisse, est détenu à 54% par Alpiq, 36% par les CFF et 10% par les Force Motrices Valaisannes (FMV). Pour envoyer sur le réseau l’électricité qui peut être produite par les 6 turbines cumulant 900 MW, une nouvelle ligne à très haute tension de 380 kv a été créé par Swissgrid, qui détient et gère les lignes à très hautes tensions en Suisse. Cette ligne relie le Nant de Drance et Martigny dans la vallée du Rhône.
La conseillère fédérale Simonetta Sommaruga en visite au Nant de Drance en juin 2022 quelques mois avant l’inauguration de l’usine. Le Nant de Drance se trouve entre les lacs d’Emosson et du Vieux-Emosson que l’on voit en arrière-plan. Photo : admin.ch
Vidéo de drone sur les barrage d’Emosson et du Vieux-Emosson.
Webcam au niveau du barrage d’Emosson.
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